BOWTEX
La start-up belge qui transforme vos vêtements de tous les jours en équipements moto CE.
INTERVIEW - ROBERT SOUERY
Vous avez certainement dans votre entourage quelqu’un qui s’évertue à rouler avec des vêtements de tous les jours. Non pas qu’il nie farouchement les risques encourus mais aucun équipement CE ne lui semble à sa place dans sa garde-robe du quotidien. Et il attend patiemment que quelqu’un se décide à lui apporter la solution…
Et bien, ça tombe bien : la jeune marque belge Bowtex a développé des sous-vêtements techniques certifiés CE. Enfilez des Standard R sous votre pantalon et/ou sous votre veste et vous bénéficiez d’une protection niveau AA sans rien changer au style qui convient… Le vôtre.
La preuve qu’en matière d'équipements de protection comme dans le reste, il y a ceux qui attendent les solutions et ceux qui les cherchent. Parmi ces derniers, il y a Robert Souery, le fondateur de Bowtex. Charles lui a demandé ce qui fait la différence entre les uns et les autres.
"Qu'est-ce qui fait la différence ? Je ne sais pas. Il y a sans doute un déclic, quelque chose dans ton parcours. Dans mon cas, c’est un voyage. En Australie.Nous sommes en 2012. Après mes études en école de commerce, j’ai pris un billet pour l’autre bout du monde. Parti sans idée précise, j’avais prévu d’y rester un an. J’ai finalement quitté Sydney à regret… trois ans plus tard. Je m’étais installé aux abords de Bondi Beach, célèbre pour son sable fin et ses rouleaux qu’on croirait conçus exprès pour le surf. J’avais besoin d’un moyen de transport pratique et fun. Et puisque le climat s’y prête parfaitement, je me suis lancé dans le permis moto et j’ai fait l’acquisition d’une petite CB125. Si tu prends la mer, le surf et la moto, que tu mélanges soigneusement, tu obtiens… Deus Ex-Machina.
Le shop historique de Sydney a remis la culture Café-Racer au goût du jour. Je passais mon temps libre à admirer les préparations sur base de SR400 et 500. Mais je n’avais pas envie de faire comme tout le monde. Alors j’ai creusé et j’ai fini par dégoter une GB400 dès que j’ai validé mon permis full. Une Honda inspirée par les monos anglais des années 60. Très rare chez nous, elle est plus facile à trouver en Australie grâce aux importations depuis les marchés asiatiques.
Elle était toute d’origine et comme j’avais plongé à fond dans l’esprit Café, je l’ai modifié petit à petit : selle, demi-guidons, etc… Sa conception est simple et tu peux donc apprendre à faire l’entretien toi-même. Tu rentres dans un club, tu pars avec tes potes en virée pour le week-end, tu commences à t’équiper un peu sérieusement.
J’ai acheté un casque Shark et un cuir Ixon, deux marques très bien implantées en Australie. Et pour le bas… Rappelle-toi comment étaient les jeans moto il y a dix ans ! Je les trouvais tous lourds, chauds et pas vraiment bien coupés. Mais pour protéger mes jambes sans renoncer à mon style et sans renoncer au confort que je cherchais, je n’ai rien trouvé. Je roule donc en pantalon traditionnel. Et puis, un jour, le coup classique de la voiture qui fait demi-tour sans regarder et paf ! Pas de bobo mais je me rends compte qu’une couche de plus ne serait pas superflue. Je commence à porter des leggings de ski Damart sous mes jeans.
Le temps passe et mon visa arrive à son terme. Je rentre à Bruxelles empreint de culture Café-Racer et… Une sérieuse envie de devenir mécanicien moto. Donc, inscription à une formation spécialisé : cours du soir et la journée, stage en atelier. Je navigue entre les entretiens périodiques et la restauration des anciennes. La réfection des faisceaux électriques bricolés devient une sorte de spécialité. Je me mets à acheter de vieux flats, R75, R80 et pendant ce temps, je monte le Brussels Café Racer et l’idée de Bowtex germe dans mon esprit.
Je me renseigne sur les fabricants de kevlar en petites quantités pour me fabriquer un petit pantalon perso, sans prétention. Un atelier local m’en coud une dizaine d’exemplaires que j’appelle des Bowtex.
J’en parle sur le forum du club et les demandes commencent à affluer : 10, 20 puis 50… Ça prend très vite grâce à l’effet communautaire.
En 2019, je me dis qu’il faut passer à l’étape. Je décide alors de repenser complètement le concept avec l’objectif d’obtenir l’homologation CE comme EPI moto. En 2020, nous parvenons à obtenir une certification de niveau AA pour nos trois premiers produits, le legging Essential et l’ensemble Standard R que tu vas pouvoir tester.
Avec l’ampleur de la tâche, je décide de m’entourer. Julien, l’un des premiers membres du Brussels Café Racer, travaillait avec moi en freelance. Il est maintenant l’associé responsable de tous les sujets marketing et communication. Bernard, fort de ses 35 ans dans la distribution d’équipements et d’accessoires moto, se joint à nous pour nous faire bénéficier de son expertise et structurer le développement de Bowtex.
Le COVID ralentit un peu les choses mais à partir de 2021, nous nous consacrons à tout mettre en place pour donner une nouvelle envergure à Bowtex, d’une part et à réaliser une première : lancer Elite, le premier legging moto de niveau AAA. Elle est taillée dans un textile spécial, appelé Interlock. Ce qui lui permet d’être à la fois plus résistante que les Essential et Standard R mais aussi plus légère pour accroître encore le confort au quotidien.”